mardi 26 mars 2013

6-Jean Luc



6.     Jean Luc


Il y a trois jours, les médias annonçaient l’apocalypse :
 « Restez chez vous, n’ouvrez la porte à personne, n’entrez en contact avec personne. Une période de quarantaine est annoncée, il faut mettre fin à l’épidémie. »
Il y a trois jours, j’ai cessé de travailler. Plus aucun animal dans mon abattoir.
L’odeur de la mort me manque, l'odeur du sang, du dernier souffle qui expire.
Les rues des grandes villes doivent être désertes … ou pleines de gens à tuer.
Des gens ou des monstres. On ne sait plus ce qu’ils sont.
Et puis ici, il n’y a rien à faire. Plus de télé, plus personne n’émet, plus de radio, plus de téléphone... pas de voisins !
L’apocalypse !
Tout le monde est chez soi, à finir les restes du frigo et des placards. Et quand ils auront faims, ils deviendront tous des assassins.
Je dois protéger Mère de tout ça.
Mais je n’en peux plus d’être ici.
Le générateur tiendra bien 40 jours.
Je vais remplir le congélateur avec les animaux de la basse cour. De toute façon, Mère n’aura pas la force de s’en occuper. Et j’ai besoin de recommencer à tuer. Dérouiller ma carcasse qui s’ankylose de ne plus rien faire.
Puis il me faut une arme. Un fusil, des cartouches. Un sac de voyage. Un duvet. De quoi manger.
Si je prends le camion Mère ne pourra plus partir.
Si je pars à pied, il me faudra plus de munitions…
De toute façon, Mère ne sait pas conduire.
Il est temps de partir. Partir à la conquête du monde.
Changer d’avenir et devenir un véritable tueur, le tueur qui sauvera l’humanité.
Ou l’idiot qui mourra de faim au milieu d’un désert humain, dévoré par des bêtes affamées…


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