Elisa
Maintenant, ils m'emmènent avec eux.
Le petit jeune n'a d'yeux que pour mes seins.
Il espère sûrement que je n'ai rien vu.
Mais depuis quelques jours, rien ne m'échappe.
Une intuition me presse.
Lui aussi. Lui aussi je vais le tuer.
Un frisson de plaisir roule sur mon dos.
Je me sens tellement vivante, tellement forte.
Le flic a peur.
Je souri.
Mais de quoi peut il trembler, armé, accompagné d'un autre homme armé, alors que je monte à l'arrière d'une voiture où un grillage me sépare d'eux?
A travers la vitre de la voiture, le soleil semble me brûler la peau.
Mon ventre brûle.
Je me sens étourdie, la tête lourde, la bouche pâteuse...
On m'a droguée?
Qui? Comment?
Je m’effondre, je tombe.
Il hurle.
journal de tueurs
La vengeance est un plat qui se mange froid et quand ce plat se consomme brûlant, dans le feu d'une émotion, le monde se retrouve à feux et à sang... surtout à sang...
vendredi 12 avril 2013
lundi 8 avril 2013
Message d'attente
Un bouleversement dans mon emploi du temps,
Une secousse dans la vie de personnes qui me sont chères
Et voilà que le temps dégagé pour écrire se transforme en temps pour pleurer, réfléchir...
Et plus un mot ne s'écrit.
Pardon à toi lecteur qui pendant quelques jours a suivi les péripéties de ces tueurs et qui,
Soudain,
Face au silence, à ces mots que je n'écris plus,
Reste sur ta faim.
Le temps du deuil n'est pas infini.
Un jour, il faut revenir à la vie.
Retourner dans le monde des vivants...
Et continuer l'histoire de ces tueurs qui continuent de vivre dans l'ombre de mes petits carnets,
Qui continuent de tuer, à l'abri des regards indiscrets.
Dans quelques jours,
Très vite,
La suite.
Elisa reprendra la parole.
Elle racontera encore un petit bout de son histoire.
Puis Ludwin, Eliot qui ne dit plus rien depuis quelques jours, et Jean Luc, notre tueur professionnel parti à l'aventure, Marcelle, restée dans sa petite maison de campagne et.... puis, et puis...
Je n'en dis pas plus.
Mais promis, je reviens vite, très vite.
Si tout se passe bien, mercredi soir, je serai de retour.
Une secousse dans la vie de personnes qui me sont chères
Et voilà que le temps dégagé pour écrire se transforme en temps pour pleurer, réfléchir...
Et plus un mot ne s'écrit.
Pardon à toi lecteur qui pendant quelques jours a suivi les péripéties de ces tueurs et qui,
Soudain,
Face au silence, à ces mots que je n'écris plus,
Reste sur ta faim.
Le temps du deuil n'est pas infini.
Un jour, il faut revenir à la vie.
Retourner dans le monde des vivants...
Et continuer l'histoire de ces tueurs qui continuent de vivre dans l'ombre de mes petits carnets,
Qui continuent de tuer, à l'abri des regards indiscrets.
Dans quelques jours,
Très vite,
La suite.
Elisa reprendra la parole.
Elle racontera encore un petit bout de son histoire.
Puis Ludwin, Eliot qui ne dit plus rien depuis quelques jours, et Jean Luc, notre tueur professionnel parti à l'aventure, Marcelle, restée dans sa petite maison de campagne et.... puis, et puis...
Je n'en dis pas plus.
Mais promis, je reviens vite, très vite.
Si tout se passe bien, mercredi soir, je serai de retour.
mardi 2 avril 2013
12-Ludwin
12- Ludwin
Il se dégage de cette femme quelque chose d’étrange.
Mon partenaire lui parle d’une mort horrible, d’un traumatisme sans mot et elle reste là, à moitié nue, nous regardant sans la moindre émotion dans le regard.
Sur son visage on ne lit pas la moindre surprise et contrairement à nos attentes en pareilles circonstances, elle ne prononce aucune de ces phrases sur lesquelles nous avions parié.
Pas le moindre son ne sort de sa bouche depuis le début du récit.
Rien.
Un silence si troublant qu’il me semble que cette scène est irréelle.
Je vais me réveiller.
En attendant, je plonge et me noie dans son regard d’un bleu si clair, si pur, si froid. En vain, je cherche le moindre mouvement de compassion, de détresse, de peur, de surprise…
Rien.
Et sur sa peau doucement dorée par un soleil qui commence déjà à me brûler la nuque à cette heure matinale, pas une ride.
lundi 1 avril 2013
11-Elisa
11.Elisa
C'était une magnifique fête d'anniversaire.
J'avais organisé tout dans les moindres détails.
J'avais simplement oublié combien je haïssais les hommes et je me suis souvent sentie étouffer sous leur présence surabondante à cette soirée.
Depuis le baiser de Lila, il me semble que je les hais encore plus.
J'ai passé la soirée à les embrasser, à les fuir et à préparer leur mort.
J'ai mis au point des milliers de possibilités pour les tuer. Je me sentais tellement capable de le faire que je prenais la fuite. J'ai eu cent fois la crainte de commettre l'irréparable.
Puis je l'ai fait.
Il était là, ce nouvel amant. Si fier, au bras de mon amie, mon aimée que je ne pourrais sûrement jamais posséder.
Un instant, il l'a laissée, ne pouvant rester près d'elle à chaque instant, dans cette soirée où tous étaient là pour elle.
Alors je l'ai suivi. Surveillé comme un chat surveille sa souris sournoisement caché dans un coin à l'abris des regards.
C'était ma proie. Et comme un chat, je voulais l'attraper, jouer avec et l'achever d'un coup fatal.
samedi 30 mars 2013
10-Marcelle
10.Marcelle
Il prend son temps. Ce temps qui m’est compté, ses secondes qui me plongent de plus en plus dans le noir, dans la mort.
Je sens déjà l’odeur de la mort sur mon corps alors que dans ma poitrine mon cœur bat encore.
L’odeur de la peur. Je pue la peur.
Une vieille femme qui pue la peur.
Une vieille femme de cinquante cinq ans.
Mais quelle honte !
Relève-toi vieille carcasse !
On n’est pas finie à 50 ans.
Tu peux encore changer ta vie, tu peux encore refaire ta vie.
Mais il faut être vivant pour ça.
Et trempée dans la sueur de ma peur, je suis déjà à moitié morte.
« Réveillez vous » dit la revue posée à mes pieds.
Un sursaut.
Il est encore temps.
Ses pas sont lents dans cet escalier qui grince ma chanson mortuaire.
vendredi 29 mars 2013
9-Charles
9. Charles
La première fois que j’en ai vu un, c’était ici.
Là, dans cette salle d’urgences.
Personne ne parvenait à la calmer.
Une femme, une furie. C’était une femme tempête.
Deux policiers tentaient de la maintenir sur un lit médicalisé.
Un des hommes avait été mordu et saignait abondamment.
Un infirmier est arrivé et a tenté de la sédater.
Lorsque l’aiguille est entrée dans son bras, un bref instant, elle a cessé de bouger.
Il a rapidement appuyé sur le piston de l’aiguille, pendant qu’elle tournait son visage dans sa direction.
Alors j’ai vu ses yeux.
Injectés de sang et plein de larmes.
jeudi 28 mars 2013
8-Eliot
8. Eliot
Je suis un monstre.
Le monde est à feux et à sang parce que j'ai voulu détruire la femme que j'aime.
J'ai mis au monde le plus horrible des virus, une arme de destruction massive, et parce que j'ai perdu la raison un instant, ce virus se répand comme un incendie soufflé par le vent sur une forêt desséchée.
Dans sa tasse de café, j'ai versé le poison mortel, quelques gouttes de virus qui sous quelques heures l'ont transformée en machine à tuer.
Je voulais qu'elle tue mon rival, je voulais qu'elle soit infectée.
Mais je n'avais jamais testé le virus sur les hommes et les rats s'entretuaient sans avoir le temps de contaminer leur congénères.
Un poison mortel se déverse sur la Terre , contaminant les hommes, les bêtes, les plantes?
mercredi 27 mars 2013
7-Elisa
7. Elisa
Elle m'a embrassée.
Ca ne signifie rien pour elle. Juste un baiser pour rire.
Un pied de nez à nos 30 ans, mon célibat et son nouvel amant.
Pour elle, le monde reste le même.
Pour moi, quelque chose change. D'ailleurs, je sens le changement qui commence en moi.
Des années que je l'aime en silence et elle ne voit rien.
Elle a enfin quitté Eliot. J'étais si heureuse lorsqu'elle m'a annoncée la nouvelle.
Si déçue lorsqu'elle m'a avouée qu'elle était déjà avec un autre homme.
Une rage monte en moi.
mardi 26 mars 2013
6-Jean Luc
6. Jean Luc
Il y a trois jours, les médias annonçaient l’apocalypse :
« Restez chez vous, n’ouvrez la porte à personne, n’entrez en contact avec personne. Une période de quarantaine est annoncée, il faut mettre fin à l’épidémie. »
Il y a trois jours, j’ai cessé de travailler. Plus aucun animal dans mon abattoir.
L’odeur de la mort me manque, l'odeur du sang, du dernier souffle qui expire.
Les rues des grandes villes doivent être désertes … ou pleines de gens à tuer.
Des gens ou des monstres. On ne sait plus ce qu’ils sont.
lundi 25 mars 2013
5-Marcelle
5. Marcelle
Trois jours qu’il ne travaille plus.
Je vois bien qu’il devient fou. Je sens une haine monter en lui et je suis l’objet de cette haine.
Je suis une mauvaise mère.
J’ai pourri cet enfant, j’ai tout fait pour le garder pour moi et je sens que mon amour étouffant l’a transformé en monstre.
Ce n’est pas encore un monstre, mais le masque d’enfant modèle se fissure. Je vois les tentacules du monstre qui déchirent la peau de mon enfant, de mon bébé. Je vois sortir le monstre que j’ai créé.
Tout est ma faute.
Jamais je n’aurai du le couver ainsi, lui demander autant d’attention. Moi, sa mère…
Il sera à l’image de ce que j’ai été ces dernières années : un monstre d’égoïsme.
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