vendredi 12 avril 2013

13- Elisa

Elisa

Maintenant, ils m'emmènent avec eux.
Le petit jeune n'a d'yeux que pour mes seins.
Il espère sûrement que je n'ai rien vu.
Mais depuis quelques jours, rien ne m'échappe.
Une intuition me presse.
Lui aussi. Lui aussi je vais le tuer.
Un frisson de plaisir roule sur mon dos.
Je me sens tellement vivante, tellement forte.
Le flic a peur.
Je souri.
Mais de quoi peut il trembler, armé, accompagné d'un autre homme armé, alors que je monte à l'arrière d'une voiture où un grillage me sépare d'eux?
A travers la vitre de la voiture, le soleil semble me brûler la peau.
Mon ventre brûle.
Je me sens étourdie, la tête lourde, la bouche pâteuse...
On m'a droguée?
Qui? Comment?
Je m’effondre, je tombe.
Il hurle.

lundi 8 avril 2013

Message d'attente

Un bouleversement dans mon emploi du temps,
Une secousse dans la vie de personnes qui me sont chères
Et voilà que le temps dégagé pour écrire se transforme en temps pour pleurer, réfléchir...
Et plus un mot ne s'écrit.
Pardon à toi lecteur qui pendant quelques jours a suivi les péripéties de ces tueurs et qui,
Soudain,
Face au silence, à ces mots que je n'écris plus,
Reste sur ta faim.
Le temps du deuil n'est pas infini.
Un jour, il faut revenir à la vie.
Retourner dans le monde des vivants...
Et continuer l'histoire de ces tueurs qui continuent de vivre dans l'ombre de mes petits carnets,
Qui continuent de tuer, à l'abri des regards indiscrets.
Dans quelques jours,
Très vite,
La suite.
Elisa reprendra la parole.
Elle racontera encore un petit bout de son histoire.
Puis Ludwin, Eliot qui ne dit plus rien depuis quelques jours, et Jean Luc, notre tueur professionnel parti à l'aventure, Marcelle, restée dans sa petite maison de campagne et.... puis, et puis...
Je n'en dis pas plus.
Mais promis, je reviens vite, très vite.
Si tout se passe bien, mercredi soir, je serai de retour.

mardi 2 avril 2013

12-Ludwin


12- Ludwin


Il se dégage de cette femme quelque chose d’étrange.
Mon partenaire lui parle d’une mort horrible, d’un traumatisme sans mot et elle reste là, à moitié nue, nous regardant sans la moindre émotion dans le regard.
Sur son visage on ne lit pas la moindre surprise et contrairement à nos attentes en pareilles circonstances, elle ne prononce aucune de ces phrases sur lesquelles nous avions parié.
Pas le moindre son ne sort de sa bouche depuis le début du récit.
Rien.
Un silence si troublant qu’il me semble que cette scène est irréelle.

Je vais me réveiller.
En attendant, je plonge et me noie dans son regard d’un bleu si clair, si pur, si froid. En vain, je cherche le moindre mouvement de compassion, de détresse, de peur, de surprise…
Rien.
Et sur sa peau doucement dorée par un soleil qui commence déjà à me brûler la nuque à cette heure matinale, pas une ride.


lundi 1 avril 2013

11-Elisa



11.Elisa


C'était une magnifique fête d'anniversaire.
J'avais organisé tout dans les moindres détails.
J'avais simplement oublié combien je haïssais les hommes et je me suis souvent sentie étouffer sous leur présence surabondante à cette soirée.
Depuis le baiser de Lila, il me semble que je les hais encore plus.
J'ai passé la soirée à les embrasser, à les fuir et à préparer leur mort.
J'ai mis au point des milliers de possibilités pour les tuer. Je me sentais tellement capable de le faire que je prenais la fuite. J'ai eu cent fois la crainte de commettre l'irréparable.
Puis je l'ai fait.
Il était là, ce nouvel amant. Si fier, au bras de mon amie, mon aimée que je ne pourrais sûrement jamais posséder.
Un instant, il l'a laissée, ne pouvant rester près d'elle à chaque instant, dans cette soirée où tous étaient là pour elle.
Alors je l'ai suivi. Surveillé comme un chat surveille sa souris sournoisement caché dans un coin à l'abris des regards.
C'était ma proie. Et comme un chat, je voulais l'attraper, jouer avec et l'achever d'un coup fatal.